Les Etoilés n’ont pas tremblé à Monastir. Loin de là. Ils ont imposé leur loi en faisant preuve d’intelligence.
En football, il y a des matches qu’il ne faut surtout pas rater. Des matches qu’on négocie comme s’il s’agit d’une finale: ça se gagne sans penser à la manière. Et c’est dans cet esprit-là que Faouzi Benzarti a négocié le déplacement à Monastir chez un adversaire direct qui pointait à la troisième place au classement, une place arrachée à l’Espérance de Tunis trois jours plus tôt.
Le coach étoilé savait qu’une victoire de son hôte, non seulement le propulserait, mais compromettrait en même temps ses propres chances dans la course au titre. Faouzi Benzarti n’avait donc qu’un seul but en tête : ramener les trois points de Monastir.
Un présent inespéré…
A peine quatre minutes de jeu et voilà un scénario auquel les Etoilés ne s’attendaient pas. Une erreur de débutant de la part de l’arrière gauche Hichem Baccar, incapable de contrôler le ballon alors qu’il s’apprêtait à le renvoyer. Un ballon perdu que lui a piqué sans difficulté Assil Jaziri. Ce dernier a eu tout le loisir de dribbler par la suite le défenseur central Ameur Omrani avant d’adresser un tir puissant et cadré que le gardien Béchir Ben Saïd n’a pu arrêter.
Assil Jaziri ne pouvait qu’accepter le présent inespéré de Hichem Baccar pour prendre l’avantage au score. Un ascendant obtenu tôt et qui a constitué le tournant du match.
L’art de défendre…
Avant-hier, le maître Faouzi Benzarti a donné une leçon de football à son élève Imed Ben Younès, son assistant l’année dernière à l’US Monastir même. C’est dire que les deux hommes se connaissaient bien. Une chose est sûre, Benzarti a donné une leçon tactique à Ben Younès avant-hier. Leçon intitulée : l’art de défendre.
La recette est toute simple : jouer le bloc bas en restant bien regroupé dans sa moitié du terrain afin de créer le surnombre, ce qui réduit considérablement les espaces de manœuvre aux attaquants adverses. Et en faisant un pressing sur le porteur du ballon dans leur zone, les hommes de Faouzi Benzarti, bien appliqués tactiquement, ont réussi à faire piétiner les attaquants monasitiriens dans les 30 derniers mètres. Pourtant, ces derniers se sont dépensés sans compter, particulièrement durant la deuxième période de jeu, mais ne sont pas parvenus à inquiéter Ali Jemal et sa défense. Et alors que les attaquants monastiriens menaient un pressing haut en deuxième mi-temps, le coach étoilé a incorporé un attaquant, Yassine Chamakhi, à la place de Abdelli afin de peser sur la défense adverse et alléger, un tant soit peu, la pression sur sa défense. Puis, le coach étoilé a renforcé le compartiment défensif par Jasser Khémiri afin de bloquer davantage les balles longues et latérales des dernières minutes.
Créer le surnombre dans sa moitié de terrain, puis appliquer le principe «la meilleure défense, c’est l’attaque» et renforcer davantage le compartiment défensif dans les dernières minutes, c’est le schéma adopté par le coach étoilé et qui a apporté ses fruits.
Grâce à la victoire obtenue avant-hier à Monastir, l’Etoile a fait un pas vers le sacre. Il suffit au leader, qui a son destin entre ses mains, de maintenir la cadence lors des journées restantes pour y arriver.